Abdelilah Benkirane, figure emblématique du Parti de la Justice et
du Développement (PJD), a été réélu, dimanche 27 avril 2025, secrétaire général
de cette formation politique lors du 9e Congrès national tenu à Bouznika, cette
victoire, marquée par un score de 974 voix sur 1402, soit 69% des suffrages,
contre 374 voix pour Driss El Azami et 42 pour Abdallah Bouanou, consacre le
retour en force de l’ancien chef du gouvernement, dans un contexte où le parti
cherche à se repositionner après des revers électoraux.
Dès l’ouverture
du congrès, Benkirane a donné le ton en dénonçant la « faiblesse » du
gouvernement actuel, dirigé par Aziz Akhannouch, une posture qui reflète sa
volonté de capitaliser sur les difficultés économiques, notamment la crise du
pouvoir d’achat, et sur des enjeux internationaux comme la situation à Gaza,
pour mobiliser son électorat, son discours, fidèle à son style direct, a
résonné auprès des militants, qui voient en lui une figure capable de redonner
au PJD sa vigueur d’antan.
Cette réélection
intervient après une période tumultueuse pour le PJD, marqué par une lourde
défaite aux élections de 2021, le parti, qui avait dominé la scène politique
marocaine entre 2011 et 2016 sous la houlette de Benkirane, avait perdu une
grande partie de son influence, la reconduction de Benkirane, déjà revenu à la
tête du parti en 2021, traduit une stratégie de retour aux sources, en misant
sur son charisme et sa popularité auprès des bases militantes.
Cependant, le
défi qui attend Benkirane est de taille, il devra non seulement unifier un
parti divisé par des luttes internes, mais aussi reconquérir un électorat
désillusionné dans un paysage politique dominé par le Rassemblement National
des Indépendants (RNI), pour ce faire, il compte s’appuyer sur des thématiques
sociales et identitaires, tout en critiquant les politiques économiques du
gouvernement, comme il l’a fait lors du congrès.
En somme, la
réélection de Benkirane marque un tournant pour le PJD, qui mise sur son
leadership pour orchestrer une « remontada » politique, comme l’ont souligné
certains observateurs sur les réseaux sociaux, son succès dépendra de sa
capacité à transformer son discours populiste en une alternative crédible, dans
un Maroc en quête de solutions concrètes face aux défis économiques et soci