Entre devoir professionnel et devoir national : les vétérinaires au cœur de la restructuration du cheptel

 




Par Badr Tanchri El Ouazani

Dans le sillage des Hautes Orientations Royales appelant à la reconstitution du cheptel national après des années de sécheresse, de baisse de la production animale due aux changements climatiques et à la hausse des coûts des aliments pour bétail, le corps vétérinaire marocain se positionne comme une force spécialisée, capable de jouer un rôle central dans ce chantier stratégique. Les vétérinaires représentent en effet la première ligne d’intervention pour garantir la santé animale, valoriser les races, et assurer la durabilité du secteur. Leur réseau professionnel et institutionnel couvrant l’ensemble du territoire, ainsi que leur capacité à conjuguer savoir scientifique et expertise de terrain, font d’eux des acteurs clés prêts à s’engager pleinement dans ce projet royal avec responsabilité, conscience et mobilisation constante.

Le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires ne se considère pas comme une simple instance technique, mais comme un acteur stratégique œuvrant pour la sécurité alimentaire et la santé publique. Ce positionnement lui permet aujourd’hui de contribuer efficacement au chantier lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI  que Dieu L’assiste en mobilisant l’ensemble de ses compétences pour appuyer les opérations de restructuration du cheptel, identifier les races adaptées, assurer un suivi sanitaire rigoureux, et accompagner les éleveurs et professionnels du secteur, dans une dynamique cohérente avec la vision de l’État pour un système d’élevage résilient et productif.

La profession vétérinaire se dit prête à apporter tout le soutien nécessaire aux services du ministère de l’Agriculture et aux autorités sanitaires dans la caractérisation sanitaire et génétique du nouveau cheptel national. Forte de ses équipes réparties sur l’ensemble du royaume, riches d’une grande expérience en matière de détection des maladies animales, de diagnostic des épizooties et d’interventions préventives, l’Ordre peut jouer un rôle décisif dans l’évaluation des infrastructures d’élevage, le contrôle des conditions de reproduction, et la sécurité sanitaire lors des importations ou de la production locale, instaurant ainsi une confiance essentielle dans ce processus.

De plus, l’Ordre peut contribuer à l’élaboration d’une feuille de route scientifique et organisationnelle pour la reconstitution du cheptel, en proposant des cahiers des charges sanitaires alignés sur les normes internationales, et des recommandations ciblées pour les zones les plus affectées. Il pourrait ainsi œuvrer à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande, en orientant les éleveurs vers les races les plus rentables en termes de production de viande et de lait, et celles les mieux adaptées aux spécificités écologiques des différentes régions, dans une démarche scientifique participative tenant compte de la diversité territoriale et environnementale du Maroc.

Parmi les rôles proactifs que l’Ordre est à même de jouer figure également l’aspect formatif et de sensibilisation. Les vétérinaires peuvent organiser des campagnes de formation au profit des agriculteurs et des éleveurs pour les initier aux exigences des nouvelles races, aux soins vétérinaires modernes, aux techniques d’insémination artificielle, à l’alimentation préventive, et au suivi sanitaire du cheptel. Ces pratiques permettraient de réduire les pertes, d’améliorer la productivité, et d’augmenter les revenus des éleveurs, en parfaite cohérence avec l’esprit d’équité territoriale et d’efficience économique porté par la vision royale.

L’Ordre est également appelé à jouer un rôle de premier plan dans le suivi du programme national de vaccination et le contrôle des maladies animales susceptibles de compromettre la reconstitution du cheptel. Fort de son expérience dans les campagnes de lutte contre des pathologies telles que la fièvre aphteuse ou la rage, le corps vétérinaire se présente comme un garant incontournable de la biosécurité animale. Il est à même de proposer des modèles de renforcement du réseau de veille vétérinaire et de coordination entre les acteurs locaux et les autorités centrales, afin de garantir une réponse rapide face à toute éventualité.

Grâce à sa structure organisationnelle et à ses compétences scientifiques, l’Ordre peut aussi développer des partenariats avec les centres de recherche et les institutions universitaires pour produire des données précises soutenant les décisions stratégiques de l’État en matière de besoins du marché, de valorisation des viandes locales, et d’amélioration des chaînes de production et de distribution. Il dispose d’une expertise confirmée en analyse vétérinaire, en production animale et en évaluation sanitaire, lui permettant d’apporter une contribution significative.

Il ne faut pas non plus négliger le rôle de contrôle que peut jouer l’Ordre en partenariat avec les autorités compétentes, en veillant au respect des règles d’importation, au passage par les postes frontaliers, au respect des normes sanitaires dans les fermes, et à la lutte contre les médicaments vétérinaires falsifiés. Autant de missions essentielles à la qualité du nouveau cheptel et à l’atteinte des objectifs de ce chantier national d’envergure.

Dans un contexte international marqué par une demande croissante en viandes et des coûts de production élevés, le corps vétérinaire marocain se dit également prêt à conseiller les institutions de l’État à travers l’élaboration de rapports et de recommandations régulières sur l’état du secteur animal, ses défis et les solutions envisageables. Il pourra proposer des mécanismes innovants de financement, d’assurance vétérinaire et de répartition équitable des ressources animales à l’échelle nationale, en phase avec les grandes orientations du nouveau modèle de développement.

Fort de plusieurs décennies d’expérience de terrain, le Conseil de l’Ordre des vétérinaires marocains réaffirme aujourd’hui son engagement total pour contribuer à la mise en œuvre de l’initiative royale visant à restructurer le cheptel national. Il voit dans ce chantier une opportunité de revalorisation du secteur animal, de renforcement de la souveraineté alimentaire, et de consolidation de la position du Maroc en tant que pays leader en matière de sécurité sanitaire et environnementale. Il s’engage ainsi à mobiliser toutes ses ressources humaines et techniques pour assurer le succès de cette ambition nationale, dans un esprit de citoyenneté sincère et de fidélité à la vision royale éclairée.

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